#10 Jalousie.

J'ai toujours cru que c'était un mythe. Que ce sentiment n'existait pas, qu'il n'était qu'un prétexte. Que personne n'est vraiment jaloux. Je me suis trompée. La jalousie existe. On a beau ne pas vouloir l'admettre, on a tous était jaloux un jour. Jaloux d'une personne.

Je ne pensais pas pouvoir ressentir cela. La jalousie. Ce sentiment qui te tombe dessus et qui ne repart qu'à quelques conditions. La vengeance ou la prise sur soi.

Prendre sur soi, quand tu la vois avec lui, que tu ne sais pas quoi faire, que tu es comme collée au sol. Quand seuls tes yeux se déplacent afin d'observer la scène. La frustration, c'est ce que tu ressens. Tu te dis que de là où tu te trouves tu ne peux rien faire pour conjurer ton mal être. Tu peux décider de fermer les yeux. Penser à toute autre chose, faire comme s'il n'y avait rien. Ne rien laisser paraitre même si au fond, quelque chose bouillonne en toi. La jalousie. Elle s'empare de ta pensée, elle te manipule, mais tu résistes. Tu prends sur toi.

Mais tu peux aussi laisser tes yeux grands ouverts. Tu peux te débattre afin de t’échapper du sol prisonnier. Marcher. Suivre la première chose qui te vient à l'esprit.

Courir. Tu ne veux pas perdre de temps, tu ne veux pas qu'elle gagne du temps. Tu as l'impression de courir sur place. Comme si ce que tu vivais étais au ralenti et que ce que lui vivait, en accéléré. La jalousie devient de plus en plus intense au fur et à mesure qu'elle s’approche de lui. Rit à tout ce qu'il décrète, le suit partout. Tu avances toujours, tu te bats toujours. Plus que quelques secondes et tu pourras enfin faire ce que tu souhaite depuis ce qui te parait être des heures. Lui en coller, une. Une énorme. Une qui fait mal. Une qui vient du cœur. Ton cœur à moitié déchiré par les derniers efforts que tu as due effectuer.

Ils sont là, elle et lui, devant toi.

Mais c'est trop tard. Elle est dans ses bras. Tu gardes encore un peu tes yeux ouverts. Tu les écarquilles. Tu commences à les frotter, tu vérifies si ce que tu vois devant toi est bien vrai.

Tu pleures. La jalousie a aussi ce don là. Celui de te faire croire jusqu’à la dernière seconde que tout est possible, que tout est rattrapable. La jalousie n'est pas contrôlable. Elle peut changer à tout moment.

Tu te tournes, enfin tu essaies. Tes pieds sont embourbés dans de la boue, une collègue de la jalousie. La haine. Puis tout s'arrête.

Tu es debout. Tu les observes au loin. Elle rit, elle le suit. Il ne la calcule pas. Il la chasse. Il part. Il s’approche. Il t’appelles d'un geste. N'osant y croire tu ne fais rien. Alors il s'avance encore. jusqu’à être à ta portée. Jusqu’à être collé a toi. Tu ressens sa chaleur. Tu sens son odeur qui te parait vue et revue mais que tu apprécies toujours autant. Tu le sens t'enserrer de ses bras. Tu te joins au mouvement. Tu poses ta tête sur son épaule. Tu vois au loin la jalousie, cherchant une nouvelle victime. Tu es rassurée. Non, ce ne sera pas pour aujourd'hui. Car aujourd'hui tu as été sauvée. Sauvée par ce sentiment qui est venu te protéger et te serrer dans ses bras.

L'amour.

 A toutes ces personnes ayant déjà ressenties ce sentiment.

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A bientôt pour un nouvel article !!

Calilinette